Déclinaison d'un univers graphique : explication à partir d'exemples visuels issus d'albums jeunesse, glanés lors des Rencontres d'Illustrateurs 2009 de Vertou. D'une page à l'autre, les contenus d'un album changent, mais pour que celui-ci demeure un tout, un certain nombre d'invariants graphiques, typographiques, techniques sont déterminés par l'illustrateur ou l'éditeur.
JOLIVET (Joëlle), 365 pingouins, Paris, Naïve, 2006, 1ère de couverture, détail.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Invariants repérables :
Moyens plastiques : formes pictographiques, formes répétitives des pingouins, Harmonie simple sur fond blanc, constituée de couleurs uniformes, d'un orange vif combiné, deux bleus, l'un vif, l'autre rabattu, associés à un noir. Présence d'un rose peu prégnant.
Choix typographique composé d'un dérivé de Mécane, importance des graisses : lien entre le jeu typographique et le jeu pictographique.
Moyens techniques : aplats de couleur ou de noir sur fond blanc, sans doute réalisés avec de la peinture
JOLIVET (Joëlle), La très petite Zébuline, Arles, Ates Sud, 2006, 1ère de couverture.
Ibid., 2ème de couverture.
Omniprésence d'un fond bicolore, composé d'un semis d'un motif floral (rosette ?) all over, encadré par des lignes ondulantes disposés horizontalement. "Frontalité" de l'illustration.
Ibid., page intérieure.
On retrouve le fond, décrit précédemment, en arrière-plan.
Harmonie de camaïeux et dégradés de mauves rappelant le dégradé du fond bicolore.
Graphisme identique à celui de la 1ère de couverture, marqué par des formes cernées.
Ibid.
on retrouve l'harmonie colorée décrite précédemment, le graphisme en cernés, des motifs en semis sur les vêtements des personnages, rappelant ainsi le fond de la première de couverture.
Ibid., page intérieure, détail.
Composition répétitive de personnages disposés frontalement, faisant un lien avec le fond bicolore, composé d'un semis d'un motif floral all over, décrit précédemment.
Ibid., page intérieure.
Le motif de fond change, devient plus petit, donne l'impression d'un jeu d'échelles, mais il s'agit toujours d'un semis et les couleurs du fond de la couverture refont leur apparition.
Le personnage et le graphisme ambiant font lien avec les pages précédentes.
Ibid.
Ibid.
Le fond comporte toujours des motifs répétitifs, mais qui se complexifient et s'opposent graphiquement à la simplicité des lignes constituant le personnage.
L'harmonie colorée permet de faire lien avec les pages précédentes.
Dans cet ouvrage, les invariants sont plus complexes à repérer car l'auteur joue tantôt sur la permanence de certains motifs, tantôt sur l'harmonie des couleurs. Les variations formelles ou colorées évoluant participent à la narration : ce principe d'évolution serait-il un invariant ?
Un style graphique qui rappelle celui de Marjane Satrapi, mais par l'analyse de l'ouvrage de Joëlle Jolivet, proposée ci-dessus, on comprend que l'auteur a su s'en inspirer mais aussi s'en détacher :
SATRAPI (Marjane), Persépolis, Paris, L'Association, 2004, page intérieure.
Ibid.
VAST (Emilie), L'Herbier, arbres feuillus d'Europe, Nantes, MeMo, 2009, 1ère de couverture.
Ibid., double page intérieure.
Ibid.
Même type de formes, même type de composition, même type de disposition en double-page, trois couleurs en aplats.
Ibid., page intérieure, détail.
Des couleurs qui changent, d'une double-page à l'autre et une harmonie qui ne fonctionne que page à page...
VAST (Emilie), Korokoro, s. l., Barbara Fiore Editoria, 2007, couverture.
Ibid., ouvrage composé d'un dépliant contenu par un bandeau et un étui translucide.
Ibid., double page intérieure.
Ibid.
Grâce à cette présentation successive, on peut constater que l'univers graphique de ces deux ouvrages est aussi celui de l'illustratrice elle-même.
Quand on fait une analyse, on se documente, non ?
RépondreSupprimerNon, ah ? Pardon, il me semblait. Joelle Jolivet travaille depuis un certain temps déjà dans l'illustration (c'est une dame, on ne donne pas la date), et a fait bon n ombre d'albums, elle n'a pas attendu Marjane Satrapi… Donc remettez les choses dans l'ordre SVP.