5 mars 2010

séance n°15 : Actualité du graphisme d'utilité publique

L'idée, pour cette séance de deux heures était d'évoquer le graphisme d'utilité publique en travaillant sur le commentaire de la campagne anti-tabac qui a défrayé — une certaine — chronique pendant quelques jours de ce mois de février.


Mais auparavant ...

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Présentation de la photo sans commentaires et enquête pour savoir de quoi il s'agit...


Le 12 février 2010 à 17h45
TELERAMA - LE FIL ARTS ET SCèNES

Décryptage
Pietro Masturzo remporte le World Press Photo

Il faut un temps d’adaptation pour vraiment apprécier cette image de l’Italien Pietro Masturzo, qui vient de remporter le plus prestigieux des prix de la photographie de presse. On y voit une femme sur un toit. Avec la légende, tout s’éclaire. Et elle s’impose…

Au premier abord, cette victoire est une surprise. Pourquoi cette image d'un paysage de ville, prise à la tombée du jour, remporte le premier prix, qui récompense habituellement une image prise dans le feu de l'action, au cœur d'une actualité brûlante ?

C’est seulement au bout de quelques secondes quand, sur son écran, on agrandit l'image et qu'apparaît la légende qui l'accompagne, que ce choix devient une évidence, et que l'image prend tout son sens. 

C'est la photographie d'une femme sur un toit de Téhéran, le 24 juin, qui crie sa colère contre les résultats contestés de l'élection présidentielle iranienne, qui a vu la victoire de Mahmoud Ahmadinejad. Après les manifestations de la journée, des femmes et des hommes dans la ville montent sur les toits, sortent sur les balcons pour crier des slogans hostiles au régime ou à la gloire d'Allah qui se répondent en écho dans la nuit.

Le choix qu’a fait Pietro Masturzo de garder l'atmosphere de la ville nous donne à voir, à sentir la quiétude d'une nuit d'été dans la capitale iranienne déchirée par le courage d'une femme dans l'expression de sa révolte. Chaque recoin, chaque fenêtre nous dit la menace et la peur.

Rares sont les images qui nous laissent cette liberté de lecture, qui parlent à notre imaginaire sans rien nous dicter et qui finissent par s'imposer, loin des clichés trop vite vus et très vite oubliés.
Laurent Abadjian

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Avant de travailler sur la campagne anti-tabac et de se regrouper par 3 pour défendre ou au contraire dévaluer cette campagne, commentaires sur quelques autres campagnes ...








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Puis, certains groupes préparent des argumentations pour défendre coûte que coûte cette campagne, d'autres préparent des arguments pour montrer ses incohérences ou inconséquences... en s'aidant de la relation qu'il peut y avoir avec d'autres campagnes comme celle de la sécurité routière il y a quelques années et le visuel actuel pour le rapport d'Amnesty International sur les violences faites aux femmes.

Chaque groupe défend son point de vue par oral devant les autres.





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Enfin, commentaires sur le phénomène de censure par l'auto-censure


Une artiste chinoise censurée… à Paris

En France, il est interdit d’accrocher les mots “travailler”, “gagner” “plus” et “moins”, sur une façade. Comme a pu le constater, effarée, une jeune artiste chinoise, Siu Lan Ko, censurée alors qu’elle exposait ses slogans sur l’immeuble de l’école des Beaux-Arts, à Paris. C’est une blague ? Non.

Mise à jour : A la demande du ministre de la Culture Frédéric Mitterrand, qui a d'ailleurs appelé l'artiste pour lui dire qu'il était « désolé de cette histoire idiote », les bannières ont été raccrochées samedi matin sur la façade des Beaux-Arts.

C'est ironique, quand on est un artiste chinois, d'être censuré en France pour subversion politique. Critiquer Hu Jintao à Pékin, c'est possible. Mais Nicolas Sarkozy à Paris, ça non, c'est interdit. L'artiste Siu Lan Ko, 33 ans, en a fait les frais hier matin. Son installation a été décrochée en toute hâte de la façade des Beaux-Arts de Paris à la demande de son directeur Henry-Claude Cousseau, alors qu'elle était prévue depuis longtemps dans le cadre de l'exposition Week-end de sept jours. L'œuvre a été jugée trop provocante. Attention, âmes sensibles, nous allons en dévoiler le contenu : Siu Lan Ko a écrit (ô sacrilège) les mots « Travailler », « Gagner », « Plus », « Moins », sur de grandes banderoles noires. C'est tout ? Oui, c'est tout. Juste une référence au slogan bien connu du président français. Son projet peut sembler gratuit, or il est en totale cohérence avec sa démarche artistique : Siu Lan Ko travaille sur les slogans, interroge leur sens, les manipule et les détourne…

On l'avait rencontrée en septembre dernier, à Pékin. Découvrant une jeune artiste prometteuse, performeuse engagée, se recouvrant de sang lors des commémorations de Tian'anmen, faisant voyager dans le monde entier des performances subtiles sur le sort des Tibétains – elle a longtemps travaillé au Tibet pour des ONG. Une jeune femme passionnée par les signes, les idéogrammes chinois, les slogans de propagande. Ce qui est paradoxal, c'est qu'elle expose assez facilement à Pékin, où son talent est reconnu, et son travail globalement toléré par les autorités.

Mais à Paris, niet. « Le directeur des Beaux-Arts a peur que ça lui cause des ennuis, et que ça nuise au financement public de l'école », explique Siu Lan Ko. Partenaire de l'expo, la commissaire Clare Carolin (du prestigieux Royal College of Art de Londres) est furieuse. « Mon professionnalisme a été insulté », dit-elle (c'est elle qui avait choisi cette artiste). « On m'a dit que le travail de Siu Lan Ko était trop explosif pour rester in situ et que certains membres de l'école et des personnes du ministère de l'Education s'en offusquaient déjà ». Le directeur des Beaux-Arts a proposé de mettre les banderoles à l'intérieur, où elles troubleraient moins l'espace public. Il se justifie comme il peut, explique que Siu Lan Ko est une étudiante (ou plutôt une ancienne étudiante, qui a passé, il est vrai, quelques semestres aux Beaux-Arts de Paris) et qu'il faut encadrer son travail. La blague !

« Cet incident reflète bien le climat de peur politique dès qu'on touche à Sarkozy en France, et à quel point la liberté d'expression est bafouée dès que des intérêts économiques sont en jeu », constate l'artiste. Venant d'une Chinoise, le coup fait mal. Elle dénonce un geste d'autocensure de la part d'Henry-Claude Cousseau (à sa décharge, il est encore poursuivi pour « diffusion d'images pornographiques de mineurs », à la suite d'une expo organisée en 2000 à Bordeaux sur l'art contemporain et l'enfance, on comprend qu'il soit échaudé).

Ebranlée par cette histoire, Siu Lan Ko demande simplement que son œuvre soit raccrochée avant le vernissage de l'expo, samedi, et songe à une action en justice si tel n'est pas le cas.

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