10 nov. 2010
Guillaume Bresson parle de son travail [Médiapart]
La scène n'évoque pas la nuit de la Saint Barthélémy, mais une émeute urbaine où une cinquantaine de jeunes se battent à coups de poing ou de bouteilles en verre. C'est un ballet épique où les héros enragés sont habillés en survêt-casquettes Lacoste et Adidas et où l'arstiste s'amuse à traiter façon peinture classique les drapés de cette mode des cailleras années 1990. «Les trois bandes blanches adidas ressortent bien avec la lumière». Guillaume Bresson est un peintre recherché. Inutile donc de demander le prix de ses toiles, il n'a plus rien à vendre. Et la liste d'attente de ses acheteurs est déjà longue.
Diplômé des Beaux-Arts de Paris en 2007 avec les félicitations du jury malgré une mise à l'écart au sein de l'école, cet artiste de 28 ans fait des premiers pas remarqués sur la scène artistique. Expositions personnelles en 2007, 2008 et 2010 dans les galeries Lacen (Paris), Bourouina (Berlin) et Nathalie Obadia (Paris); lauréat 2010 du prix Sciences-po pour l'Art contemporain, sélection de son travail pour l'exposition Dynasty au MAM et au palais de Tokyo cet été. Il expose actuellement à la Business school de Skolkovo (Moscou) le diptyque qu'il présentait il y a quelques semaines à la Fiac.
Ancien graffeur de Toulouse, Guillaume Bresson a depuis longtemps déposé les bombes pour s'emparer des pinceaux, et peindre des toiles spectaculaires de violences urbaines, en grand format. Devant ces toiles, impossible de ne pas penser aux films La Haine, Ma 6-t va crack-er ou Fight Club. Mais ce sont les émeutes de 2005 qui ont inspiré Guillaume Bresson qui décide alors de peindre sa chorégraphie de la violence, avec «une volonté de donner une autre vision de celle qu'on voit sur TF1.»
Guillaume Bresson: peintre-historien du présent
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